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Page:Feydeau - Un fil à la patte, 1903.djvu/186

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Lucette, l’arrêtant d’un geste, avec un rictus amer.

C’est bien ! je sais ce qu’il me reste à faire ! (Elle a un grand geste de la main qui signifie : « Le sort est jeté », et passe à gauche.)

Bois-d’Enghien, inquiet.

Quoi ?

Lucette, ouvrant son sac dans lequel elle fouille.

Tu sais ce que je t’ai promis ?

Bois-d’Enghien, à part.

Qu’est-ce qu’elle m’a donc promis ?

Lucette, d’une voix étranglée.

C’est toi qui l’auras voulu ! (Tirant un revolver de son sac et sanglotant.) Adieu et sois heureux !

Bois-d’Enghien, se précipitant pour la désarmer, et lui paralysant les bras en la tenant à bras-le-corps.

Lucette ! Voyons, tu es folle, au nom du ciel !

Lucette, se débattant.

Veux-tu me laisser… veux-tu me laisser !

Bois-d’Enghien, tâchant de prendre l’arme, et cherchant en même temps tous les arguments pour la calmer.

Lucette… je t’en supplie… grâce !… d’abord par convenance… ça ne se fait pas chez les autres.

Lucette, avec un rire amer.

Ah ! ah ! c’est ça qui m’est égal !…