Page:Feydeau Occupe toi d Amelie.djvu/137

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AMÉLIE, du seuil de la porte du fond.

Ah ! là !… Tu dois partir dans un quart d’heure et voilà de quoi tu t’occupes : du téléphone !… (Descendant vers Étienne.) au lieu de consacrer ces quelques minutes à ta petite Amélie.

Elle s’assied (1) sur le canapé, près d’Étienne (2).
ÉTIENNE, regarde Amélie un instant comme un enfant boudeur, puis peu à peu son visage s’éclaircit et, prenant soudain son parti.

Eh ! tu as raison, après tout ! D’autant que depuis ce matin nous n’avons pu être l’un à l’autre un instant !

AMÉLIE.

Ah ! il n’est pas trop tôt que tu t’en aperçoives !

ÉTIENNE, souriant, avec l’œil émoustillé.

Alors ?… hein ?

AMÉLIE, baissant les yeux.

Eh ! bien, alors… !

ÉTIENNE.

Pendant vingt-huit jours, ça va être l’abstinence !

AMÉLIE.

Le jeûne !…

ÉTIENNE.

Et, quand on va se quitter pour si longtemps, on se serrerait la main, et voilà tout ?