Page:Feydeau Occupe toi d Amelie.djvu/230

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AMÉLIE, sur un ton de protestation.

Oh ! mais, Monseigneur, il y a erreur !… Je ne vous ai jamais écrit ça.

LE PRINCE.

Comment donc ? mais tenez ! (il tire de sa poche la lettre qui lui a été portée ; il la déplie pour la lire ; Pochet curieusement s’est approché les deux mains dans les poches et jette les yeux sur la lettre par-dessus l’épaule du prince ; ce que voyant, celui-ci toise avec hauteur Pochet, qui se le tenant pour dit, pivote sur les talons, les yeux au plafond, et s’éloigne de l’air le plus innocent du monde ; dès lors, le prince entame la lecture de la lettre.) « Petit père… »

AMÉLIE, scandalisée.

Oh !… et vous admettriez !…

LE PRINCE.

Mais comment ! C’est très drôle ! J’aime ça ! (lisant) « Je suis rue Cambon, chez Courbois, qui m’a logée cette nuit. » (Parlé) Courbois, quel drôle de nom !

POCHET, riant avec complaisance.

Oui, hein ?

AMÉLIE, indiquant Marcel qui, se sentant en dehors de la conversation, a fini par s’asseoir au fond, près de la console.

C’est monsieur !

POCHET.

Oui, c’est… (À Marcel.) Hep !

MARCEL, à cet appel se précipitant par l’extrême droite sur le bougeoir et courant avec jusqu’auprès du prince. — S’inclinant profondément.

Monseigneur !