Page:Feydeau Occupe toi d Amelie.djvu/360

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ner ses pieds nus dans les cheveux épars de la femme aimée !

AMÉLIE, décrivant dans une révérence légèrement ironique un demi-cercle autour du prince.

Quel raffinement !… Mais ça n’est guère encore la mode à Paris !

Elle descend jusqu’au pied du lit.
LE PRINCE, voyant qu’elle essaie de dégrafer sa robe, s’élançant.

Oh ! permettez que je vous aide ?

AMÉLIE.

Volontiers, Monseigneur, parce que toute seule !…

LE PRINCE, dégrafant Amélie qui est debout face au lit.

Oui !… Oh ! cela est très suggestif !… Il me semble que je fais la nuit de noces.

AMÉLIE, moqueuse.

Par procuration.

LE PRINCE, très talon rouge.

Le droit du seigneur. (Reprenant le dégrafage.) Cela est très Louis quinzième ! (Il se pique.) Oh !

Il porte vivement son doigt piqué à ses lèvres.
AMÉLIE, avec un sérieux comique, comme si elle lui apprenait quelque chose.

C’est une épingle.

LE PRINCE, s’inclinant.

Je suis content de le savoir… (Tout en dégrafant.) Et ça s’est bien passé ? Oui ?…