Page:Feydeau Occupe toi d Amelie.djvu/385

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Votre Altesse d’agréer mes excuses. (Redressant un peu l’échine.) Tout ça, c’est la faute de ce maladroit !

LE PRINCE, battant l’air avec son doigt d’un geste brusque et sous le nez du commissaire.

Vous !… je vous fais commandeur de l’ordre de Palestrie !

LE COMMISSAIRE, très ému.

Hein ? Moi ? Monseigneur ! (Se confondant en courbettes.) Oh ! monseigneur ! Quel honneur ! Comment pourrai-je exprimer à Votre Altesse !…

LE PRINCE, le renvoyant du geste.

Oui, c’est bien, allez !

Il tourne les talons sans plus s’occuper de lui.
LE COMMISSAIRE, avec la plus plate obéissance.

Oui, monseigneur. (s’inclinant profondément.) Monseigneur ! (Un pas à reculons. Nouvelle salutation à Amélie.) Madame ! (De même, à Marcel, exactement sur le même ton qu’il a dit « Monseigneur ! Madamel » :) Idiot !

MARCEL, se tournant à moitié vers lui.

Quoi ?

LE COMMISSAIRE, dans le même mouvement. Nouveau pas à reculons, nouvelle et dernière salutation.

Monseigneur ! (Se redressant et tournant les talons. À la cantonade.) Venez, vous autres ! Il n’y a pas plus de cambrioleur que dans ma main !

Il sort.
MARCEL, qui n’en est pas encore revenu.

Ah ! bien, elle est raide, celle-là !