Page:Fichte - De l’idée d’une guerre légitime, 1831, trad. Lortet.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
19

manières : être délivré des instincts naturels ; c’est la liberté intérieure que chacun doit se donner. Être afranchi de la liberté des autres : c’est la liberté extérieure que chaque individu acquiert en commun avec les autres, par une convention et par l’acceptation d’un contrat. Cette association pour accepter un contrat, c’est-à-dire garantir la liberté de tous, contre la liberté de tous, et établir des relations telles, que tous soient libres, sans que la liberté d’un seul soit troublée par la liberté des autres, cette association est l’état, ou plus exactement l’empire.

Dans nos leçons proprement dites il a été question des luttes intérieures qui s’engagent inévitablement pour faire prévaloir et adopter cette idée du droit et surtout pour qu’elle devienne une vérité, malgré les obstacles que l’intérêt tout puissant y oppose. Mais ce n’est point encore proprement la guerre.

Reconnaissons d’abord que tous comme hommes sont libres par la vie dont ils sont doués, tous de la même manière sont des formes temporelles de la raison, et ont ainsi des droits égaux à la liberté : mais rien au-delà ni en-deçà de ces droits. Tous sont donc égaux, il n’y a pas deux classes, mais une seule. Ce que l’un peut, et ce qu’il possède comme produit en conséquence de ce pou-