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dépendance du peuple ; alors l’homme raisonnable ne peut point rester sous une telle domination. Toutes ses actions, son influence sur la société doivent seulement avoir pour but d’y déposer les germes d’une constitution libre et juste. Il peut conserver l’espoir de la voir établir aussi long-temps que l’ignorance générale est le seul obstacle qui s’oppose à son introduction. Mais lorsque la liberté et l’indépendance sont clairement proclamées, et que l’on y renonce pourtant ouvertement, lorsqu’on les avilit jusqu’à n’être qu’un simple moyen d’oppression, lorsque la nationalité est jetée dans les fers étrangers comme première condition de vie ; alors il n’a plus rien à espérer. Un tel état se trouve frappé d’endurcissement, et s’est imprimé à lui-même le sceau de la réprobation. C’est en le fuyant que l’homme digne encore de sa noblesse peut sauver sa vie immortelle.

Telle est une guerre légitime, telle est dans ce cas la ferme et inébranlable résolution d’un homme éclairé.

Nous avons posé le principe : qu’une nation se développe par une histoire commune, que de ce développement doit naître un empire, que celui qui l’attaque doit être regardé comme ennemi. L’expliquer et le prouver, tel est le problème de