Page:Fichte - De l’idée d’une guerre légitime, 1831, trad. Lortet.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
46

neur ; ils veulent même être aimés. Quant à lui, il n’est atteint d’aucune faiblesse semblable, il met en jeu sa vie, et toutes les commodités ; il s’expose à la chaleur, au froid, à la faim, à des grêles de balles, c’est ce qu’il a prouvé plus d’une fois : il ne se laisse pas prendre à des traités restrictifs, tels qu’on lui en a offert, il ne veut pas être souverain paisible de la France, ce qu’on lui a peut-être proposé, il veut être tranquille dominateur du monde ; s’il ne peut y parvenir, il ne veut rien être, pas même exister. Il le prouve maintenant, et le prouvera encore par la suite. Ils n’ont aucune idée de cet homme, et le font à leur image, ceux qui croyent qu’au moyen de certaines conditions pour lui et sa dynastie, il se laisse engager à autre chose qu’à des suspensions d’armes. Honneur et loyauté ! Lors de l’incorporation de la Hollande, il a fait voir qu’un souverain n’y est fidèle que selon les circonstances : s’il lui est avantageux de tenir sa parole, oui, si cela lui est nuisible, non. Aussi dans toutes les pièces politiques qui émanent de cet homme, les mots, droit, justice ne se rencontrent plus, et d’après lui sont effacés de la langue, mais en revanche, il n’est question que du bien être de la nation, de la gloire des armées, des trophées qu’il a élevés dans tous les pays.