préviens seulement que je ne veux être pour rien dans vos intrigues. Je me réserve seulement de dire mon opinion à Marcel s’il accepte.
— Vous n’allez pas commettre la mauvaise action d’empêcher ce jeune homme de faire son devoir ?
— Je ne lui dirai rien au préalable, ce ne sera que s’il accepte, vous répété-je.
— Ah ! je vous reconnais là, Monsieur… Quand Marcel sera élu, vous changerez de ton en proclamant partout que vous êtes l’instigateur de cette bonne idée.
— Faites-le toujours élire, ma chère amie, et il sera temps ensuite d’entendre ce que je proclamerai…
Le bon M. de Fèvres rompit là l’entretien en disant :
— Je vais chez mon garde… j’ai même envie de lui porter une bouteille de vieux vin…
— Si encore votre popularité servait à quelque chose !
— Eh ! ne vous servira-t-elle pas ? Vous allez poser dessus un candidat… Pourvu qu’il ne soit pas trop lourd, car le socle me semble fragile…
— Vous êtes trop pusillanime… Ayez donc un peu d’énergie… soyez quelqu’un !
— Eh ! je suis un brave homme qui entretient ses concitoyens dans l’horreur de la boisson et qui essaye de les diriger vers le chemin de l’église au lieu de celui du cabaret…
— Je sais, et M. le curé vous en sait gré !…
— Ça, c’est gentil de me lancer cette petite douceur… Je vais en profiter pour vous donner un conseil, si vous me le permettez… Invitez donc d’autres personnes en même temps que