Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/69

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cette impression ne dura pas longtemps. Elle riposta :

— Si vous trouviez à ma place, une petite fille qui soit plus gentille, vous auriez tort de vous gêner pour ne pas la garder !

— Mon Dieu !… s’écria Madame Lassonat, ne nous aimes-tu pas ?

— Mais si, je vous aime, et je viendrais vous voir de temps en temps.

— C’est effrayant !… Alors tu ne serais pas malheureuse de savoir que nous chérissons une autre petite fille ?

— Puisque j’aurais d’autres parents.

— Le diable a passé dans cette maison, murmura Sidonie ; je n’y resterai pas…

— Assez de sottises, dit fermement M. Lassonat ; tu vas m’expliquer sérieusement quel est ce petit garçon ?…

— Je l’ai vu qui jouait dans le Luxembourg… il n’y avait pas de bonne avec lui… Je lui ai demandé de venir et il a bien voulu… Il est très raisonnable et il s’amuse gentiment…

Mme Lassonat jeta un nouveau regard sur le bambin. On ne pouvait être plus doux, ni plus facile.

— Pauvre petit… murmura la mère.

— Il n’est pas à plaindre, risqua Suzette, et puis, tu vas l’aimer et il sera tout à fait heureux…