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Page:Fiel - Le Sacrifice et l'Amour, paru dans l'Écho de Paris du 3 février au 7 mars 1934.djvu/42

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cace aux œuvres fondées. Elle donnait avec joie, mais elle aimait encore qu’on luit accordât une louange. Mme Fodeur devinait ce désir, mais ne le favorisait pas. Sévère, dure, elle disait simplement :

— Vous êtes une heureuse parmi les heureuses ! Que de personnes voudraient posséder pour pouvoir se dépouiller… Le don porte en soi sa félicité…

Ces paroles, strictement justes, semblaient sèches à la néophyte.

L’émulation lui eût fait du bien.

Mais ce qui intéressait et surprenait la jeune fille, c’était les réunions où quelque philanthrope prenait la parole.

Celui ou celle qui parlait possédait toujours une voix persuasive qui émouvait les cœurs, qui projetait hors de l’ombre de l’âme les faiblesses, les régressions, les résistances et les reculs.

Après tant d’éloquence et d’encouragements au bien, les personnes présentes pantelaient sous l’émotion. Leur imagination voyait au delà, du cercle humain. Dans l'exaltation de la charité à exercer, elles prononçaient des phrases admirables de désintéressement.

Ces scènes frappaient profondément Christiane. Elle enviait ces êtres dont la foi était assez ardente pour les pousser sur la route héroïque.

On écoutait beaucoup Mme Fodeur. Son aspect dominateur, son