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Page:Fiel - Le Sacrifice et l'Amour, paru dans l'Écho de Paris du 3 février au 7 mars 1934.djvu/57

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fants ?… poursuivit sa vieille amie.

Elle lui pressait la main affectueusement. Christiane se raidit devant ces tableaux qui l’émouvaient.

M. Lavique cria. :

— Non… Tout cela ne l’intéresse pas ! Elle veut rester célibataire et philanthrope… Porter un costume austère, faire du prosélytisme dans les rues, prêcher aux badauds ! Ah ! on peut dire que la génération actuelle prète aux surprises !… Ah ! qui nous donnera l’équilibre ?

— Un peu de calme, mon ami…

— Tout à l’heure… Dis donc, mon petit, que répondrais-je à Robert Bartale, demain ou après, quand il viendra me confier qu'il t’aime ?

Christiane eut un mouvement.

M. Lavique appuya :

— Car, il t’aime, le malheureux !… je l’ai deviné clairement ce soir…

Elle se domina pour esquisser un geste d’indifférence.

Le vieillard reprit, indigné :

— C’est ainsi que cela te touche, l’amour d’un homme ?

Il arpenta le salon de son pas le plus rapide. Il suffoquait littéralement de colère. En vain, sa femme essayait-elle de modérer sa fureur, il ne se maîtrisait plus.

Elle dit :

— Alors, c’est vrai, mignonne, tu refuserais d’épouser Robert ?

— Oui, répondit brièvement Mlle Gendel, d’une voix sourde.