Page:Fiel - Mon erreur, paru dans La Croix du 22 mai au 14 juillet 1949.djvu/27

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Je le regardai de façon assez dédaigneuse. Il me plut moins encore que la veille. Il y avait dans son attitude une fanfaronnade que je jugeai déplacée.

10 heures sonnaient quand j’arrivai chez Mlle Clarseil.

— Monique, vous êtes un peu rose. Vous avez couru ?

— Pas du tout mais j’ai fait une rencontre…

— Ah ! Ah ! Émouvante, un flirt ?

— Oh ! non, c’est un jeune homme inconnu que j’ai vu hier pour la première fois.

— Il y a toujours une première fois.

— Il m’a adressé la parole avec un air de se moquer de moi.

— Dans la rue ? Et vous, élevée par une mère pas du tout moderne, vous ayez été effarouchée… Il n’y a pas de quoi ! Que vous a-t-il dit, si ce n’est pas indiscret ?

— Il m’a demandé sa route.

— C’est assez spirituel.