Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 1.djvu/405

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que d’obtenir une pareille réforme. Contentons-nous donc d’en avoir donné l’idée, et revenons à notre sujet.

M. Western ignoroit encore ce qui s’étoit passé avant son arrivée. Curieux de connoître la cause de la querelle, il interrogea Blifil et Jones à ce sujet. Tous deux gardèrent le silence. « Parbleu, dit Thwackum avec impudence, la cause n’en est pas loin d’ici, je crois, et si vous battez bien les buissons, vous la trouverez.

— Bon ! est-ce que vous vous battiez pour une fille ?

— Demandez-le à ce monsieur en veste, reprit Thwackum. Il en sait là-dessus plus que personne.

— J’entends, c’est d’une fille qu’il s’agit. Ah, Tom, Tom ! tu es un libertin. Mais allons, messieurs, point de rancune, et venez tous chez moi faire la paix, le verre en main.

— Je vous demande pardon, monsieur, dit Thwackum, il n’est pas plaisant pour un homme de mon caractère, d’être traité de la sorte, par un enfant ; et pourquoi ? pour avoir fait mon devoir, en tâchant de découvrir et de livrer à la justice une misérable prostituée. Au reste, la principale faute en est à M. Allworthy et à vous, monsieur. Si vous faisiez exécuter les lois, comme vous le devez, vous auriez bientôt purgé le canton de cette vermine.