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donc une innocente raillerie, et je vous promets de ne plus prononcer son nom. »

Là-dessus lady Bellaston et Sophie se séparèrent, l’une infiniment plus contente que l’autre. Lady Bellaston auroit volontiers tourmenté un peu plus long-temps sa rivale, si une affaire importante ne l’eût appelée ailleurs. Quant à Sophie, ce premier essai de fausseté jeta le trouble dans son cœur. Lorsqu’elle fut seule, elle y réfléchit avec un sentiment de peine et de honte. Le cruel embarras de sa position, l’impérieuse loi de la nécessité, rien ne put la réconcilier avec elle-même. Malgré les circonstances qui lui servoient en quelque sorte d’excuse, elle avoit l’ame trop délicate pour supporter la pensée de s’être rendue coupable d’un mensonge ; et le remords qu’elle en eut ne lui permit pas de fermer les yeux un seul instant, pendant toute la nuit suivante.


fin du troisième volume.