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CHAPITRE V.



OÙ L’ON VOIT QUI ÉTOIENT L’AIMABLE DAME, ET SA DÉSAGRÉABLE SUIVANTE.

Pareille à la rose printanière, éclose par hasard au milieu d’une touffe de lis, et mêlant son vermillon à leur éclatante blancheur, ou à la superbe genisse qui exhale, dans de gras pâturages, un souffle embaumé du parfum des fleurs, ou enfin à la tendre tourterelle cachée sous le feuillage, et ne songeant qu’à sa fidèle compagne, Sophie, car c’étoit elle-même, parée de mille attraits, l’haleine douce et pure, l’esprit occupé de son cher Tommy, le cœur aussi sensible, aussi innocent que sa figure étoit belle, Sophie reposoit sur son bras sa tête charmante, quand mistress Honora (pour lui rendre son nom) entra dans sa chambre, et courant droit à son lit : « Madame, madame, lui dit-elle, devinez qui est ici à l’heure où je vous parle ?

— Ô ciel ! s’écria Sophie saisie d’effroi, seroit-ce mon père ?