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le président, et qu’assis dans un fauteuil, il occupoit le haut bout de la table. Des recherches très-exactes nous ont convaincu que c’étoient de pures fables, et que l’assemblée se composoit d’excellentes gens dont les innocents mensonges n’avoient pour but que l’amusement.

Tom Édouard faisoit partie de cette joyeuse réunion. Lady Bellaston le jugea un instrument propre à seconder ses vues. En conséquence elle lui conta une histoire de sa façon, en le priant de ne la répéter que le soir à un certain signal qu’elle lui donneroit, lorsque tout le monde, excepté lord Fellamar et lui, se seroit retiré, et pendant qu’on joueroit au whist.

Chers lecteurs, transportez-vous donc entre sept et huit heures du soir dans le salon de lady Bellaston. Cette dame, lord Fellamar, miss Western, et Tom Édouard jouent au whist ; la dernière partie est sur le point de finir ; lady Bellaston s’adresse à Tom Édouard et lui donne ainsi le signal convenu : « En vérité, Tom, vous êtes devenu depuis peu insupportable. Vous aviez coutume de nous conter toutes les nouvelles de la ville, et maintenant vous ne savez pas plus ce qui se passe dans le monde, que si vous aviez cessé d’y vivre.

— Ne vous en prenez pas à moi, milady, répondit Édouard, mais à la sottise du siècle. On