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que personne n’étoit au-dessus de la loi ; mais la loi dont vous parlez est, je suppose, une loi d’Hanovre.

M. Western, je crois, Dieu me pardonne, que votre ignorance va tous les jours en croissant. Vous êtes devenu un véritable ours.

— Pas plus ours que vous, ma sœur Western ; parbleu, vous pouvez parler de politesse tant qu’il vous plaira ; ce n’est certes pas avec moi que vous vous en piquez. Je ne suis pas un ours, entendez-vous ? Il me seroit facile de répondre à votre compliment par un autre ; mais je veux vous montrer que je suis plus poli que certaines personnes.

M. Western, dites tout ce que vous voudrez ; je vous méprise trop pour me fâcher de rien. Au reste, cette nièce dont je tais l’odieux nom irlandois, rend justice, dans sa lettre, à mes sentiments. Oui, j’ai à cœur la considération de ma famille, ainsi que l’intérêt de votre fille qui en fait partie, et j’ai résolu d’aller à Londres pour y traiter l’affaire en personne ; car en vérité, mon frère, vous n’êtes pas propre à figurer comme négociateur dans une cour polie. Le Groenland, le Groenland, voilà le théâtre qui convient à vos talents.

— Grace au ciel je ne vous comprends pas. Vous retombez dans votre jargon hanovrien. Toutefois je ne veux pas être en reste de politesse avec vous ; et si vous me pardonnez ma vivacité, je