Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 4.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cher de monter ? Il n’a point ici, j’espère, la même raison qu’à Upton, pour m’interdire votre porte. Avouez que vous ne vous attendiez guère à me voir. Il faut que vous ayez ensorcelé ma maîtresse. La pauvre chère demoiselle ! je l’aime, je vous l’assure, comme si c’étoit ma propre sœur. Le ciel ait pitié de vous, si vous n’êtes par pour elle un bon mari ! car, en ce cas, je ne connois point de châtiment dont vous ne soyez digne.

— Parlez bas, dit Jones, il y a dans la chambre voisine une dame qui se meurt.

— Une dame ? oui, oui une de vos dames, je suppose. Oh ! M. Jones, il ne s’en trouve que trop dans le monde. Je crois que nous sommes tombées chez une dame de cette espèce. Lady Bellaston n’a pas, j’ose le dire, plus de soin qu’il ne faut de sa réputation.

— Paix ! paix ! on ne dit pas un mot ici qui ne s’entende dans la chambre voisine.

— Eh ! que m’importe ? je ne calomnie personne. Les gens de milady ne se font point scrupule de dire qu’elle donne des rendez-vous à des hommes hors de chez elle, dans une maison louée sous le nom d’une pauvre femme ; mais c’est milady qui paie le loyer, et l’on assure qu’elle fait en outre beaucoup de présents à son officieuse confidente. »