Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 4.djvu/269

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Tudieu, j’aimerois mieux avoir à mes trousses ma propre meute, comme un certain Actéon qui, suivant l’histoire, fut changé en lièvre et dévoré par ses chiens. Jamais homme ne se vit harcelé de cette façon. Si je me sauvois à droite, l’une me coupoit le chemin ; si je m’échappois à gauche, une autre me happoit. — Oh, c’est assurément un des plus grands partis d’Angleterre, s’écrioit une cousine (et il essayoit de la contrefaire). — L’offre est sans contredit très-avantageuse, s’écrioit une autre cousine (car vous saurez qu’elles sont toutes mes cousines, quoique je n’en connoisse pas la moitié). — Certainement, cousin, me disoit la grosse lady Bellaston, il faudroit que vous fussiez fou pour avoir l’idée de refuser un tel parti.

— Maintenant je commence à comprendre. On a fait à miss Western des propositions que les dames de la famille approuvent, mais qui ne sont pas de votre goût.

— De mon goût ? Comment diable en seroient-elles ? Il s’agit d’un lord ; et vous savez que j’ai résolu de n’avoir rien de commun avec les gens de cette clique. N’ai-je pas refusé, uniquement par ce motif, de vendre à l’un d’eux au poids de l’or, un lopin de terre qu’il avoit la fantaisie d’enclore dans son parc ? et celui-ci s’imagine que je lui donnerai ma fille ! D’ailleurs, ne suis-je