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jet principal de sa visite, demanda à Nightingale s’il connaissoit un nommé Georges Seagrim, qu’il avoit rencontré à sa porte, et pour quelle affaire cet homme venoit chez lui.

« Je le connois très-bien, répondit Nightingale. C’est un garçon tel qu’on n’en voit guère par le temps qui court. Avec le mince revenu d’un bien affermé trente livres sterling, il a trouvé le moyen d’en amasser cinq cents.

— Il vous a dit cela ?

— Oui, et rien n’est plus vrai, je vous assure. J’ai entre les mains la somme en cinq billets de banque, qu’il m’a chargé de placer sur hypothèque, ou en acquisition de biens-fonds, dans le nord de l’Angleterre. »

M. Allworthy demanda à voir les billets. L’examen qu’il en fit le surprit extrêmement. Il dit à Nightingale que ces billets avoient été autrefois en sa possession, et lui en conta l’histoire. Personne ne crie plus fort contre la friponnerie des gens d’affaires que les escrocs, les joueurs de profession et autres coquins de cette espèce. Personne ne se plaint davantage des escrocs, etc. etc., que les prêteurs sur gages, les usuriers et autres larrons semblables. Soit qu’une manière de voler nuise à l’autre, soit que l’argent, objet commun de la convoitise de tous les fripons, excite en eux un sentiment de jalousie et de rivalité, Nigh-