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persuadé en outre, par l’état où il voyoit Fitz-Patrick, et par le témoignage des chirurgiens, que sa blessure n’étoit pas mortelle, il résolut de travailler à la délivrance de Jones. Dans cette intention il pria le pair irlandois de l’accompagner à la prison, où il se conduisit comme on l’a dit.

À son retour chez mistress Miller, M. Allworthy emmena Jones dans son appartement et lui apprit tous les détails qu’il tenoit de mistress Waters et de M. Dowling. Jones n’en parut pas moins affligé que surpris, mais ne se permit aucune observation.

Sur ces entrefaites, Blifil envoya demander si son oncle avoit le loisir de le recevoir. M. Allworthy se troubla, pâlit, et avec un air de courroux qu’on ne lui avoit jamais vu, il chargea le domestique de dire à Blifil qu’il ne le connoissoit pas.

« Ah ! monsieur, dit Jones d’une voix tremblante daignez considérer…

— J’ai tout considéré, et c’est vous, vous-même qui porterez ma réponse à ce scélérat. Son arrêt ne peut lui être plus convenablement signifié que par celui dont il a si lâchement tramé la ruine.

— Pardonnez-moi, mon cher oncle. Un moment de réflexion, j’en suis sûr, vous convaincra du contraire. Ce qui pourroit n’être que justice