Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 4.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Oh ! de ma cousine Western ? Eh bien ! milord, cet astre éblouissant est la fille d’un sot gentilhomme campagnard, arrivée pour la première fois à Londres il y a quinze jours.

— Sur mon ame, on jureroit qu’elle a été élevée à la cour. Sans parler de sa beauté, c’est un modèle de politesse, de grace, d’esprit.

— À merveille, milord, je vois que ma cousine a gagné votre cœur.

— Plût à Dieu que j’eusse aussi gagné le sien ; car je brûle d’amour pour elle.

— Vous n’entendez pas mal vos intérêts, milord. Ma cousine est fille unique, elle aura une grande fortune. Son père possède un bien de trois mille livres sterling de revenu.

— Cela étant, je l’estime le meilleur parti de l’Angleterre.

— Si vous l’aimez, je désire fort que vous obteniez sa main.

— Milady, puisque vous me montrez tant de bienveillance, et que cette jeune personne est votre parente, voulez-vous me faire l’honneur de la demander pour moi à son père ?

— Parlez-vous sérieusement, milord ? dit lady Bellaston en affectant un air de gravité.

— J’espère, milady, que vous pensez trop bien de moi, pour me croire capable de plaisanter avec vous sur un sujet de cette nature.