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CHAPITRE VIII.


Jean Van Eyck.






Groupe de Saintes
Détail d’une miniature des « Heures de Turin »

Le nom de Jean Van Eyck s’orthographie d’une vingtaine de manières dans les documents contemporains : comptes des ducs de Bourgogne, lettres, textes d’archives, etc. N’est-il pas curieux de constater que l’artiste latinisait son nom, — il signe toujours de Evck, — alors que son maître Philippe le Bon l’appelle Van Eyck dans une lettre célèbre écrite à Dijon le 13 mars 1434 ? Le duc est presque seul de son temps à employer l’orthographe adoptée de nos jours, et ses receveurs avec les licences ou la négligence alors courantes, soumettent le nom du peintre ducal à de multiples variations : de Heick, de Eick, de Eik, Deyck, Van Eck, Van Eicke, de Heecht. En mentionnant son frère Lambert ils écrivent de Heck. En Italie, Jean s’appelait tantôt Johannis Gallicus (Facius), tantôt Giovanni da Bruggia (Filarète). Le peintre liégeois Lambert Lombard en fournissant à Vasari des renseignements sur les maîtres des Pays-Bas signale Joan di Bruggia. L’orthographe de Philippe le Bon se retrouve enfin chez Van Vaernewyck, lequel en outre, emploie le premier le prénom flamand Jan, alors que l’artiste signait Johannès et que les documents contemporains disent Johannès ou Jehan.

En ce qui concerne sa naissance et ses premières années nous n’en savons pas plus long que Van Mander. Selon toute vraisemblance, dit-il,