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résisté aux siècles et que les siècles même ont ajouté la plus belle des patines à ses tons d’émail, d’or et de gemmes.

Tâchons à présent de grouper quelques petites œuvres religieuses non datées qui nous révéleront de nouveaux aspects du génie de Jean.




Photo Hanfstaengl
Jean Van Eyck (?)
Christ bénissant
(Musée de Berlin)

L’autel portatif de Dresde qui porte les armes de la famille Giustiniani est de dimensions minuscules ; fermé, il n’a que vingt centimètres de largeur. Les grisailles à l’extérieur des volets représentent Marie et l’ange Gabriel — lequel esquisse le sourire du saint Georges de Bruges. Ces deux figures imitent des statuettes de pierre taillées et polies par le plus moelleux des ciseaux. Ouvrons le miscroscopique retable. Nous reconnaissons tout de suite la jolie église romane éclairée de vitraux lenticulaires, le manteau