Page:Fierens-Gevaert - Van Dyck, Laurens.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
101
VAN DYCK.

XIII. — Technique et sentiment.

Avant de parler de cette école, nous avons à préciser la physionomie du maître par l’analyse de ses moyens d’expression. Il n’est point pour la critique de problème plus captivant, mais aussi de plus délicat à résoudre que celui qui consiste à définir les procédés d’exécution d’un artiste, à déterminer les qualités progressives de sa facture, à décrire les ressources techniques au moyen desquelles il rend tangibles les aspirations les plus intimes, les nuances les plus subtiles de son idéal. Par malheur, pour Van Dyck les renseignements n’abondent guère. Reynolds, le continuateur du maître en Angleterre, nous a laissé dans ses Écrits quelques remarques très justes sur la facture de son illustre modèle. Le peintre diplomate de Piles, très curieux de ces questions techniques, a consigné dans son Traité de peinture, publié au commencement du XVIIIe siècle, des renseignements précieux qui lui furent fournis par des contemporains du maître. Parmi les critiques modernes qui s’occupèrent avec autorité de cette matière nous citerons surtout Waagen, l’écrivain allemand qui, en quelques traits, a marqué les modifications subies par le coloris de Van Dyck d’une période à l’autre. Ces travaux sont néanmoins pleins de lacunes. Et nulle technique pourtant n’est plus digne que celle-ci d’être étudiée avec attention.