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Page:Figuier, Louis - L’année scientifique et industrielle, 1862.djvu/12

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mais elle a dû y arriver peu après dix heures, dimanche dernier. La queue d’une comète est rarement un prolongement exact du rayon de transmission ou de la ligne joignant le noyau avec le soleil ; à son extrémité, elle décrit presque invariablement une courbe.

« D’après le degré de la courbe, constaté le 30, et la direction de la course de la comète, je pense que la terre a très-probablement rencontré la queue de l’astre dans la matinée de ce jour, ou bien elle se trouvait dans une région qui avait été balayée quelques instants auparavant par la substance cométaire.

« En ce qui concerne ce sujet, je puis ajouter que dimanche au soir, alors que la comète était si apparente dans la région nord du ciel, il se produisit une phosphorescence ou illumination de la voûte azurée, que j’attribue à une lueur boréale. Cette phosphorescence inusitée fut observée par plusieurs autres personnes, et en songeant au peu de distance qui nous séparait ce soir-là de la comète, ce peut être un point digne d’investigation, à savoir qu’un tel effet puisse être attribué à notre proximité des régions où elle se trouve.

« Si une semblable illumination du ciel a été remarquée généralement sur la surface de la terre, ce fait serait alors très-significatif. »

M. Lœwy, dans le Bulletin de l'Observatoire du 12 juillet, dit de son côté: « Il est probable que la terre a touché la queue de la comète vers le 28 juin ». La légère différence de date assignée à l’événement fait croire que les calculs de l’astronome français lui sont propres, et que son assertion n’est pas la simple reproduction de celle de M. Hind ; mais M. Lœwy ne donne à cet égard aucun détail.

Pour terminer ce qui concerne cet incident, ajoutons que M. E. J. Lowe, de l’observatoire d’Highfield-House, écrivait à la date du 6 juillet, au Times, que dans la soirée du 30 juin il avait observé, en effet, l’illumination signalée par M. Hind. Voici la note du journal de cet observateur: « 30 juin. Lueur étrange, jaune, phosphorescente, que je prendrais pour une aurore boréale, s’il ne faisait pas encore si jour. »