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Tels sont, d’une manière générale, les phénomènes qui se passent dans la teinture des étoffes. Jusqu’à présent, nous le répétons, aucune règle scientifique n’a dirigé ces opérations, qui sont demeurées livrées à un entier empirisme.

À différentes époques, d’éminents chimistes ont pourtant cherché à expliquer le fait de la fixation sur les étoffes soit des mordants, soit des couleurs. Si l’on a échoué dans ces tentatives de théorie, c’est probablement parce que l’on s’était contenté d’aborder la question au point de vue chimique, et que l’on avait négligé de tenir compte de l’élément physiologique qui intervient dans ces phénomènes.

En effet, les fibres qui composent les étoffes sont des produits provenant soit des végétaux, soit,des animaux. Elles conservent, même après les préparations qu’on leur a fait subir, des propriétés toutes particulières propres aux substances créées sous l’action de la vie, et qui les distinguent des principes soit minéraux, soit organiques, produits de la décomposition ou de la transformation de la matière par des moyens artificiels. C’est pour ne pas avoir assez tenu compte de cet élément que Hellot, Le Pileur, Macquer, Berthollet, Bergman, Thénard, M. Chevreul, M. Walter Brun, qui se sont occupés à diverses époques de la théorie de la teinture, ont émis des opinions différentes, et dont aucune n’a prévalu.

Pour éclairer cette question, M. Verdeil l’a étudiée sous les trois points de vue suivants :

  1. La manière de se comporter des fibres isolées qui composent les étoffes, qu’elles soient d’origine végétale ou d’origine animale, au contact des mordants et au contact des principes colorants ;
  2. L’action chimique des mordants sur les fibres d’origine animale ;
  3. Les causes physiques de l’intensité de coloration des fibres teintes.