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Fig. 273. — Canon de montagne de l’artillerie de Louis XIV.


qué aux mortiers, n’avait pas cependant tous les inconvénients qu’il présentait dans les canons. En raison de la largeur de la pièce, l’écouvillon pouvait plus facilement parcourir les différents points de la chambre, en chasser les débris enflammés, et éviter ainsi l’inflammation de la nouvelle charge de poudre.

La France ne possédait encore aucun affût commode pour lancer les obus, lorsqu’en 1693, à la bataille de Nerwinde, les troupes de Louis XIV s’emparèrent d’un obusier anglais et d’un obusier hollandais, qui répondaient parfaitement aux conditions requises. Ces obusiers pesaient 1 500 livres, et lançaient des obus relativement petits. La chambre était sphérique ; les tourillons très-gros, et placés près du centre de gravité, laissaient la prépondérance à la culasse. Cet affût était semblable aux affûts des canons ; il était seulement un peu plus grand et plus massif. La manière dont les tourillons étaient encastrés faisait porter toute l’action du recul sur les roues et sur la crosse dans le tir sous de grands angles. Avec une autre disposition, le recul eût fait soulever la crosse et basculer l’affût.

Fig. 274. — Le maréchal de camp de Vallière.

Cependant la France ne sut pas utiliser ce modèle. Quatre-vingts ans s’écoulèrent avant que Gribeauval dotât notre artillerie d’un obusier réglementaire, presque identique à celui que nous venons de décrire et que nous représenterons plus loin. Il est juste d’ajouter que l’obus ne pouvait présenter une grande utilité, ni prendre une sérieuse extension à une époque où on ne savait pas encore tirer les projectiles explosifs à un seul feu. La bombe lancée par le mortier était d’un tir