Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/359

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alors qu’à maintenir sa stabilité d’immersion. On obtenait cette stabilité au moyen de deux cylindres régulateurs. Chacun de ces cylindres était pourvu de pistons, que l’on pouvait faire monter ou descendre, suivant que l’on désirait augmenter ou diminuer la flottabilité. Un gouvernail horizontal, double, placé à l’arrière du bateau, et mû à la main, ajoutait son action à celle des cylindres régulateurs.

Toutes ces dispositions étaient admirablement calculées ; malheureusement l’amiral Bourgeois ne réussit jamais à maintenir le Plongeur entre deux eaux. Il allait toucher le fond quand son mouvement de descente était commencé, même par 8 où 9 mètres d’eau seulement.

Il est juste de dire qu’à l’époque où l’amiral Bourgeois fit les essais de son bateau sous-marin, on ne savait pas confectionner des réservoirs en acier suffisamment légers, et des pompes de compression assez puissantes pour emmagasiner couramment de l’air à la pression de 10 atmosphères.

On a fait un certain bruit, en Amérique, en 1880, d’un bateau sous-marin que le constructeur appelait le Pacificateur, voulant exprimer par là que la navigation sous-marine rendant la guerre maritime impossible, on devrait arriver aussi à une paix générale.

On voit dans la figure 288 la coupe du bateau le Pacificateur et dans les figures 289 et 290 l’ensemble du bateau.

Le bateau sous-marin le Pacificateur mesure 9m,15 de bout en bout, 2m,68 de largeur et 1m,83 de creux. Sur chacun des côtés est placée une certaine quantité de plomb, dont le poids est calculé exactement pour maintenir le bateau à fleur d’eau. Pour le faire descendre sous l’eau à des profondeurs variables, on remplit plus ou moins d’eau des compartiments ad hoc.

L’atmosphère est renouvelée au moyen de provisions d’air comprimé, contenu dans des réservoirs.

Le bateau est dirigé dans le sens horizontal, au moyen d’un gouvernail ordinaire ; dans le sens vertical, on fait agir un double gouvernail, dont les charnières sont placées des deux côtés à l’arrière et qui font monter ou descendre le torpilleur, en lui imprimant une direction oblique.

Une petite coupole, saillante de 30 centimètres, d’un diamètre de 35 centimètres, et percée d’ouvertures munies de glaces, se trouve à la partie supérieure de la coque. Le capitaine, assis au centre, a sa tête sous cette coupole.

L’équipage ne se compose que de deux hommes, le capitaine et le mécanicien. En passant sous la coque d’un navire ennemi, le capitaine fait jouer un appareil qui détache du torpilleur deux cartouches explosibles, reliées entre elles par un fil d’acier et communiquant au torpilleur par un fil électrique. Ces cartouches, munies de flotteurs qui tendent à les faire remonter à la surface, vont d’elles-mêmes se fixer contre les flancs du navire. Le torpilleur s’éloigne, et quand il est à distance convenable, le fil électrique enflamme l’amorce et détermine l’explosion.

Les diverses machines du torpilleur fonctionnent au moyen de l’air comprimé à une pression de 50 kilogrammes.

Ce bateau, d’après des expériences faites à New-York, est resté dans l’eau, avec ses deux hommes, à bord, à une profondeur de 17 mètres, pendant près de 7 minutes, parcourant près d’un mille et demi. À la surface sa vitesse était de 6 milles à l’heure, mais l’inventeur prétend que sous l’eau elle atteint 12 milles.

Le Pacificateur est passé sous la coque de 2 steamers en marche et s’est approché à 3 mètres d’un remorqueur. Il évoluait facilement dans toutes les directions. Il n’est plus question aujourd’hui, en