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de la flamme, supporte une cheminée centrale aplatie suivant la forme de la flamme et qui constitue l’appareil réchauffeur. Un plissé, P, destiné à multiplier les surfaces d’échauffement, entoure la cheminée, et s’arrête à 15 millimètres de la partie supérieure. Il est contenu lui-même dans une enveloppe, D, qui embrasse sa partie supérieure et se prolonge à sa partie inférieure où il est fixé au globe, de façon à empêcher toute rentrée d’air.

Ajoutons que tout l’appareil est enveloppé par un troisième tube ovale, C, qui fait autour du globe une saillie uniforme de 40 millimètres et reçoit un réflecteur.

Fig. 306. — Bec à gaz réchauffeur de M. Delmas-Azéma.

Ces dispositions ont pour but d’obliger l’air, pour arriver au brûleur, à remonter par l’espace annulaire compris entre les tubes ovales C et D, en empruntant aux parties métalliques de ce dernier toute la chaleur due à l’échappement des produits de la combustion par la cheminée centrale.

Il existe deux types de becs donnant sans réflecteur, l’un 1,3 carcel pour 90 litres de gaz, l’autre 2,25 carcel pour 140 litres. Il dépenserait donc 69 ou 62 litres de gaz, pour produire l’effet d’une lampe Carcel.

Le bec à gaz à air chaud de M. Delmas-Azéma est placé dans toutes les lanternes à gaz de la ville de Toulouse, qui économise, par son emploi, une somme annuelle de cent mille francs tout en ayant plus de 2/7 de lumière.

Il existe beaucoup d’autres becs à gaz réchauffé. À l’Exposition universelle de 1889, on voyait, dans le pavillon du gaz, la collection complète de tous les systèmes de ce genre. Nous nous contenterons de citer un de ceux qui furent les plus remarqués. Nous voulons parler du bec multiplex de M. Bandsept, de Bruxelles.

Le gaz a dans l’électricité un rival redoutable, dont il faut, à tout prix, égaler, sinon surpasser, la qualité maîtresse : la puissance lumineuse.

En se jetant dans la même voie que l’électricité, les gaziers ont abandonné, à tort peut-être, leur forte position : le fractionnement de la lumière, inaccessible encore actuellement à l’électricité, dans des conditions suffisamment économiques.

La divisibilité de la lumière est l’apanage du gaz, qui, en passant brusquement d’un extrême à l’autre, c’est-à-dire du bec ancien, ne donnant qu’un éclairage médiocre, au bec intensif, d’un éclat éblouissant, a négligé une transition dont l’absence se fait sentir aujourd’hui.

Les lampes à gaz, à bec intensif, répondent à un besoin spécial, et leur emploi est tout indiqué dans les vastes locaux et les établissements publics. Mais pour les usages domestiques, la lumière du gaz doit être détaillée sur tous les points où elle est nécessaire.

Les becs anciens, tout en répondant à ce programme, ne fournissent pas une clarté suffisante.

Les recherches devaient donc se porter sur la création d’un bec qui, dans les conditions d’économie des brûleurs en usage, produisît une clarté notablement supérieure. Dans ces conditions, le problème