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chines dynamos sont au nombre de 7, du type Edison.

Le réseau de conducteurs sur lequel sont branchées les lampes, a un développement total de près de 5 000 mètres.

L’installation de l’ensemble de l’usine a coûté environ 50 000 francs, somme qui a permis d’établir 5 500 lampes, et de disposer de l’excès de vapeur pour distribuer de la force aux ateliers de la ville.

Dans une séance du mois d’avril 1890, de la Société de l’industrie minérale de Saint-Etienne, un ingénieur, M. Clermont, a résumé une étude faite en collaboration avec M. Cernesson, sur l’utilisation des forces naturelles de la région de Saint-Etienne. Il ressort de ce travail que les cours d’eau voisins pourraient fournir à un prix très modéré la force motrice nécessaire à l’industrie privée, et à l’éclairage de toute la ville de Saint-Etienne.

Nous avons déjà signalé l’usine centrale de Bourganeuf, comme un curieux exemple de l’utilisation des forces hydrauliques, pour la production de la lumière électrique. Cette usine, créée en 1885, fournit, en outre des 60 lanternes municipales, le courant à l’éclairage entier de la mairie, avec 20 lampes, celle de l’église, avec 7 lampes, et ceux des cafés, hôtels, magasins, etc., avec environ 100 lampes allumées.

Le moteur de cette usine est une chute d’eau, actionnant une roue, de 5 mètres de diamètre, qui fait 6 tours par minute. La chute a 11 mètres de hauteur, et un débit minimum de 250 litres par seconde. La dynamo tourne à 450 tours par minute.

Les fils conducteurs sont tendus en l’air. Ce sont des fils de cuivre posés sur des isolateurs ; leur développement, aller et retour, est de 3 500 mètres. Le câble principal a 850 mètres de longueur, et 8,5 millimètres de diamètre.

Les lampes sont du système Woodhouse et Rawson, de 10 bougies chacune.

À la Roche-sur-Foron (Haute-Savoie), l’éclairage public est obtenu par 20 lampes Edison. Il doit fonctionner tout l’hiver, de quatre heures du soir à sept heures du matin, et l’été aux heures déterminées par un règlement municipal. La lumière est payée par la ville, 3 000 francs par an.

L’éclairage privé comprend 300 lampes à incandescence Edison de 8, 10, 16 et 32 bougies.

La force motrice est une chute d’eau, de 17 mètres, actionnant une turbine Girard, qui agit sur la machine dynamo en produisant 45 chevaux-vapeur.

La conduite de distribution est constituée par un câble principal, à section décroissante à partir de la machine.

Le câble, de 4 000 mètres de développement, est aérien, et par conséquent, nu. Il se compose de fils de 3 millimètres, de 240 millimètres carrés de section. Il est porté par des poteaux, munis d’isolateurs. Les fils conduisant le courant aux lampes des particuliers, sont en cuivre, recouverts d’un isolant, que protège une gaine de plomb. Ils sont fixés sur des viroles en porcelaine et pourvues de coupe-circuits de sûreté et d’interrupteurs.

Dans les départements de la Drôme et de Vaucluse, deux petites villes, Dieulefit et Valréas, ont fait construire une station centrale d’éclairage électrique. L’usine, commune à ces deux localités, est à Béconne (Drôme), à une distance de 8 kilomètres de Dieulefit et de 15 kilomètres de Valréas. Elle est mue par une chute d’eau, empruntée, au moyen d’un canal de dérivation, à la petite rivière du Lez, dont le débit minimum est de 0m3,5 par seconde. Le canal amène les eaux à un réservoir de 20 000 mètres cubes, formé d’une dépression