Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/466

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus importantes ; c’est elle qui exploite les brevets américains du transformateur Gaulard et Gibbs.


CHAPITRE X

les applications de la lumière électrique. — l’éclairage des voies publiques et des magasins. — l’éclairage des maisons particulières et des appartements.

La lumière électrique peut remplacer, dans la plupart de leurs usages, l’éclairage au gaz et les lampes aux huiles minérales ou végétales. Nous pourrions nous borner à cet énoncé général. Cependant, l’installation de cet éclairage exige, selon les cas, des précautions particulières et des organes spéciaux. Nous devons, dès lors, examiner à part chacune de ces applications. Nous étudierons successivement :

1° L’éclairage des voies publiques et des magasins ;

2° L’éclairage des maisons particulières, et des appartements ;

3° L’éclairage des théâtres ;

4° L’éclairage des usines, ateliers et manufactures ;

5° L’éclairage des mines et travaux souterrains ;

6° L’éclairage des phares et des ports ;

7° L’éclairage des navires ;

8° Les applications de la lumière électrique à l’art de la guerre et à la marine militaire.

Éclairage des voies publiques, places et avenues. — L’application à l’éclairage des rues, places et avenues des grandes villes, au moyen de l’arc électrique, est tout naturellement indiquée, si l’on considère la grande puissance et la portée considérable de ce foyer lumineux. L’éclairage électrique des places et des rues, est, d’ailleurs, le cas le plus simple que l’on puisse rencontrer dans cette industrie. Il s’agit, en effet, d’alimenter, d’une manière uniforme et constante, un nombre déterminé de lanternes. La machine dynamo-électrique étant mise en marche, et réglée une fois pour toutes, doit développer, chaque soir, la même puissance, et on n’a plus à s’en occuper.

Aussi les applications de la lumière à l’éclairage des voies publiques, ont-elles été tentées de très bonne heure. En 1878, dès la découverte de la bougie Jablochkoff, l’avenue de l’Opéra, à Paris, était pourvue de ce mode brillant d’illumination ; et à Londres, quelques ponts et grandes rues se garnissaient, à la même époque, de lanternes électriques.

En Amérique, la lumière électrique a été également installée, de bonne heure, dans les rues d’un grand nombre de villes ; et aujourd’hui, beaucoup d’entre elles ne connaissent pas d’autre agent d’éclairage public.

Depuis 1890, les grands boulevards de Paris sont munis d’une rangée uniforme de lampes électriques, placées au milieu, ou sur les bords de la chaussée, depuis la Bastille jusqu’à la Madeleine. Leur service est distribué entre plusieurs Compagnies, dans des espaces, d’une longueur déterminée, appelés secteurs.

La place du Carrousel est éclairée, depuis plusieurs années, par quatorze lanternes, perchées sur de très hautes potences, munies du régulateur horizontal de M. Mersanne. Elles sont aujourd’hui rattachées à la station centrale du Palais-Royal, appartenant à la Société Edison. La place de la République et plusieurs autres grandes places de la capitale, sont également éclairées par des lampes à arc.

Aux États-Unis, un grand nombre de villes ont leurs rues éclairées par le même procédé. Nous avons parlé plus haut (page 461) des nombreuses stations centrales de la Société Edison, à New-York, parmi