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combustion lente qui existent aujourd’hui, et qui sont entrés dans le commerce, à la suite de l’invention du poêle Choubersky, sont assurément de bons perfectionnements du type primitif de M. de Choubersky ; mais le public, peu au courant de ces distinctions techniques, confond tous ces poêles mobiles avec le modèle primitif, et appelle Choubersky tout poêle mobile, quel que soit son nom commercial. Faisons comme le bon public, et disons, en terminant ce chapitre, que les recommandations générales que nous avons données, pour faire usage des poêles à combustion lente, doivent toujours être observées, quel que soit l’appareil employé.

Nous rappellerons ces précautions, en ces termes :

1° Un poêle mobile n’est bon que si on le rend immobile ; en d’autres termes, que si on se met à l’abri du refoulement des gaz, dans l’appartement, en le laissant toujours en place ; la cheminée nouvelle, avec son tuyau froid, pouvant donner un très mauvais tirage ;

2° Il ne faut jamais introduire de poêle à combustion lente, quel qu’il soit, dans une chambre à coucher.

Avec ces deux précautions, on peut faire usage, avec de grands avantages pratiques et économiques, des poêles à combustion lente.


CHAPITRE II

le chauffage par le gaz. — la cuisine au gaz. — le chauffage des appartements par le gaz. — le chauffage des appareils industriels au moyen du gaz.

Théoriquement, le gaz de l’éclairage (hydrogène bicarboné) est le plus avantageux de tous les combustibles, au point de vue du rendement calorifique. En effet, un kilogramme de bois, en brûlant, ne développe que 6 000 à 7 000 calories, un kilogramme de houille n’en produit qu’environ 7 500 à 8 000, et ces chiffres se réduisent de moitié au moins dans l’application pratique ; tandis qu’un même poids de gaz produit approximativement 13 000 calories. En outre, l’action comburante de l’oxygène est évidemment beaucoup plus complète quand elle s’exerce sur un gaz que sur un combustible solide. La production du calorique et son utilisation sont donc bien supérieures avec le gaz qu’avec le bois ou le charbon.

Comme moyen de chauffage domestique, le gaz de l’éclairage a deux emplois : 1° la cuisson des aliments ; 2° le chauffage des appartements, par des cheminées ou des poêles, convenablement agencés dans ce but.

Ajoutons que, comme agent de chauffage industriel, le gaz trouve une foule d’applications dans les arts et manufactures, et que, pour chaque fabrication spéciale, on a créé des fourneaux particuliers, utilisant le mieux possible le calorique.

Nous allons donc passer en revue : la cuisine au gaz, — le chauffage des appartements par le gaz, — le chauffage industriel au moyen du gaz.

Cuisine au gaz. — Au point de vue théorique, il est facile de se rendre compte des avantages que le gaz présente, pour la préparation des aliments, et le chauffage des liquides et boissons.

Pour élever un libre d’eau de 0° à + 100°, avec du charbon de bois, coûtant 0  fr.  20 le kilogramme, on dépense 0 fr. 16 ; si on brûle du gaz, coûtant 0  fr.  30 le mètre cube, on dépense seulement 0  fr.  013.

Quelques chiffres feront ressortir les résultats qu’on peut obtenir par l’emploi du gaz pour la cuisine.

Un pot-au-feu (composé de un kilogramme de bœuf, 3 litres d’eau, 0  kil.  130 de légumes assortis) en cuisant pendant cinq heures, consomme 480 litres de gaz ; ce