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M. Eames, aux États-Unis, pour les fours à réchauffer, il convient de citer les applications faites par M. Nordenfelt, dans la fabrication du fer « mitis », par la Compagnie des aciéries de Barrow-on-Furness, pour le chauffage d’un four Siemens, enfin dans la fabrication de l’acier par le procédé Snelus.

Nous ne devons pas négliger de dire, en terminant, que le pétrole et l’essence de pétrole servent à produire un chauffage économique, à l’usage des ménages pauvres.

On trouve dans le commerce plusieurs types de fourneaux à pétrole, dans lesquels, au lieu de chauffer par le gaz, on chauffe par la vapeur de pétrole et l’essence vaporisée.

Ces appareils se composent d’un réservoir d’essence de pétrole, qui, grâce à une mèche qui aspire le liquide et le vaporise, fournit un courant de vapeur, que l’on enflamme dans le réchaud à gaz à un seul feu, que nous avons décrit dans cette même Notice (page 545,fig. 406).

De semblables appareils sont assurément précieux dans les localités où il n’existe pas d’usine à gaz, et il en s’est vendu des centaines de mille.

Ainsi, dans l’état actuel des choses, le naphte russe ou américain est un succédané extrêmement utile de la houille, pour le chauffage des chaudières des navires, pour celles des locomotives et des machines fixes des usines, et il promet de devenir un agent précieux de calorique dans les opérations de la métallurgie. En d’autres termes, le naphte, comme il est dit au début de ce chapitre, est appelé à produire un jour une véritable révolution dans l’industrie générale des nations, en se substituant à la houille, quand celle-ci fera défaut.

Mais, dira-t-on, le pétrole existe-t-il, dans les profondeurs de la terre, en quantité suffisante pour suffire au chauffage des chaudières des bateaux à vapeur, à celles des manufactures et des usines métallurgiques ? Nous avons, à propos de l’éclairage au pétrole, cité les immenses gisements de ce produit naturel, en Amérique et en Asie. Mais ces gisements ne sont pas les seuls à signaler. On a trouvé récemment du naphte en Égypte ; et en Europe il ne fait pas défaut. À Coolbrookdale, en Angleterre, on connaît une source qui prend son origine dans une couche de houille. À Gabian (Hérault) le pétrole est également en rapport avec le terrain houllier. À Neuchâtel (Suisse) le pétrole se lie à des lignites de la formation tertiaire. Au puy de la Paix, en Auvergne, on a trouvé un bitume liquide, qui donne du pétrole et de l’asphalte. En Italie, on a recueilli du pétrole : à Amiano, dans le duché de Parme ; au Monte-Zepho, près de Modène ; au Monte-Ciaro, près de Plaisance.

Beaucoup d’autres sources naturelles de naphte seront certainement trouvées en Europe et en Asie, dans un intervalle de temps peu éloigné, et l’on peut conclure de tout ce qui précède que nous sommes, comme nous le disions au début de ce chapitre, à l’aurore d’une véritable révolution industrielle dans la production du calorique.

fin du supplément à l’art du chauffage.