Page:Filiatreault - Mes étrennes - La hache versus la bêche, 1912.djvu/13

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si les évêques irlandais ne vous ont pas soufflé le chapeau de cardinal cette fois-ci, ils l’ont rudement compromis.

C’est bien là le but suprême de votre ambition.

Pour vous c’est le bâton de maréchal, car je n’irai pas jusqu’à supposer que vous ayez l’ambition de devenir Pape. Et encore, « Quien sabe ? »

Mais prenez votre mal en patience pour le moment, et rappelez-vous la maxime sacrée :

« La vengeance m’appartient, » dit le Seigneur.

Votre tour viendra.

Maintenant, si je vous ai demandé la tête de Charlebois, ce n’est pas parce que je lui veux du mal. J’admire son talent et je souhaite ardemment qu’il vende 100,000 exemplaires de sa « Bêche. » Mais je crois qu’il mérite le même sort que Langlois et moi. Ensuite, je puis lui donner l’assurance formelle qu’on s’y fait avec le temps.

Ainsi, la première fois que j’ai été condamné, ça été dans la personne de mon père. C’est bien vrai que je n’étais pas encore au monde. Mais c’est un détail qui ne tirait pas à conséquence, vu que la sentence portait jusqu’à la septième génération.

J’en suis rendu aujourd’hui à la huitième ou neuvième — je ne compte plus, mais j’espère qu’avec le temps j’accrocherai la douzaine. En dehors de cela, il me reste une autre ressource : celle de me faire pendre. Je pense bien que ce n’est pas l’envie qui manque, c’est l’occasion. Si on brûlait encore, on pourrait m’élever un petit bûcher tout mignon sur le Champ-de-Mars. Mais comme on est certain que cela m’arrivera après la dissolution de l’être, ça revient à la même cho-