Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/109

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21. D’autres me méprisent : pourquoi me réjouir d’être loué ? D’autres me louent : pourquoi m’affliger d’être dénigré ?

22. Les hommes ont des aspirations diverses ; les Buddhas eux-mêmes ne peuvent les satisfaire, à plus forte raison des ignorants comme moi. Pourquoi donc prendre souci des jugements du monde ?

23. On dénigre le pauvre et on condamne le riche : avec des gens si difficiles à vivre, comment goûter du plaisir ?

24. L’homme borné n’aime personne, ont dit les Buddhas, puisqu’il n’aime pas hors de son intérêt personnel.

25. Or l’amour qui passe par la porte de l’intérêt n’est rien d’autre que l’amour de soi, comme on ne déplore la ruine d’autrui qu’à cause des plaisirs qu’on y perd.

26. Les arbres ne sont ni dédaigneux ni intraitables : quand pourrai-je vivre avec eux, dont la société est si facile ?

27. Demeurant dans un temple désert, au pied des arbres ou dans les grottes, quand m’en irai-je indifférent, sans regarder derrière moi ?

28. Dans les libres et larges retraites naturelles, quand demeurerai-je indépendant et détaché ?

29. Riche seulement d’un pot de terre et d’une robe inutile aux voleurs, quand demeurerai-je