Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/146

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qui peut-elle atteindre ? Puisqu’il n’y a ni sujet sentant, ni sensation, pourquoi, ô Soif, en présence de cette situation, ne te dissipes-tu pas ?

100. On voit, on touche : mais la sensation est fonction de la pensée, qui elle-même est semblable à une illusion ou à un rêve ; donc la sensation n’existe pas.

101. La connaissance antérieure ou postérieure est un souvenir et non une sensation. Elle ne se perçoit pas elle-même et n’est pas perçue par une autre.

102. Il n’existe pas de sujet de la sensation : donc la sensation n’a pas d’existence réelle. Tout ce faisceau étant sans substance, qui peut être opprimé par lui ?

103. Le sens interne n’est ni dans les organes des sens, ni dans leurs objets, ni dans l’intervalle. La pensée ne se rencontre ni à l’intérieur, ni à l’extérieur du corps, ni ailleurs.

104. Ce qui n’est ni dans le corps, ni ailleurs, ni combiné, ni isolé, cela n’est rien. C’est pourquoi les êtres sont, par nature, en état de Parinirvâṇa.

105-106. Si la connaissance est antérieure au connaissable, quel est son point d’appui pour naître ? Si elle est simultanée, quel est-il encore ? Et si elle est postérieure, d’où viendrait la connaissance ? Ainsi la production de tous les phénomènes psychiques est impossible.