Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/50

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qu’une tortue parvient à passer son cou dans l’orifice d’un joug flottant sur l’océan32. »

21. Pour un péché d’un instant, on reste pendant un cycle entier dans l’enfer Avîci33 ; en présence de péchés accumulés depuis un temps infini, comment parler de bonheur ?

22. Et il ne suffit pas d’en avoir supporté les conséquences pour être délivré, puisque, pendant qu’on les supporte, on produit de nouveaux péchés.

23. Il n’y a pire duperie ou pire folie que d’avoir trouvé une pareille occasion sans en profiter pour faire le bien.

24. Et si, après cette réflexion, je succombe de nouveau à ma folie, je m’en repentirai longtemps, pourchassé par les messagers de Yama.

25. Longtemps mon corps brûlera dans le feu intolérable de l’enfer ; longtemps mon corps indocile sera dévoré par le feu du remords.

26. J’ai atteint, je ne sais comment, cette terre favorable si difficile à atteindre ; et voilà qu’en pleine conscience, je suis reconduit aux mêmes enfers.

27. Je suis donc dénué de raison, aveuglé par quelque sortilège ! Je ne sais qui m’affole, qui se tient au-dedans de moi !

28. Le désir, la haine et les autres passions sont des ennemis sans mains, sans pieds ; ils ne sont