Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/55

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un insensé. Donc, je m’appliquerai sans cesse et sans retour à la destruction des Passions.

43. Je m’y cramponnerai. Je serai un guerrier poursuivant de sa haine toute autre passion que celle qui s’attache à la perte des Passions.

44. Que mes entrailles se répandent, que ma tête tombe ! jamais je ne me courberai devant mes ennemis les Passions !

45. Un ennemi expulsé peut trouver asile dans un autre lieu, y refaire ses forces et en revenir ; mais l’ennemi Passion n’a pas un tel refuge.

46. Où irait-il une fois chassé, cet hôte de mon cœur, pour préparer ma ruine ? Sa seule force, c’est ma lâcheté et ma sottise. Les Passions ne sont qu’une vile canaille qui fuit à la vue de la Sagesse.

47. Les Passions ne demeurent ni dans les objets, ni dans les sens, ni dans l’intervalle, ni ailleurs. Où sont-elles installées pour tourmenter le monde entier ? C’est un simple mirage. Donc, ô mon cœur, quitte toute crainte, efforce-toi vers la Sagesse. Pourquoi, sans motif, te tourmenter toi-même dans les enfers ?

48. C’est décidé ! je ferai mes efforts pour observer la règle telle qu’elle a été énoncée. Si une maladie peut être guérie par un remède, comment recouvrer la santé en s’écartant de l’ordonnance du médecin ?