Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/65

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lances, de cuirasses, de cottes de mailles, et d’armures pour couvrir les chevaux. Il acheva tout cela par les lumières de son esprit ; il y travailla pendant cinquante ans, et se fit un trésor de ces armes. Pendant cinquante autres années, il tourna ses pensées vers la fabrication des vêtements, pour que l’on pût s’en couvrir aux jours de fête et de combat. Il fit des étoffes de lin, de soie, de laine, de poil de castor et de riche brocart ; il enseigna aux hommes à tordre, à filer et à entrelacer la trame dans la chaîne ; et quand l’étoffe était tissée, ils se mirent à apprendre de lui, tout à la fois, à la laver et à en faire des habits. Cela étant achevé, il commença un autre travail ; le monde était heureux par lui, et lui-même se trouvait heureux. Il réunit ensemble ceux qui exerçaient les mêmes professions, et y employa cinquante ans. D’abord la caste de ceux qu’on nomme Amousian : sache qu’ils sont voués aux cérémonies du culte. Il les sépara du reste du peuple, et leur assigna les montagnes pour y adorer Dieu, pour s’y consacrer à la religion et se tenir en méditation devant Dieu le lumineux. De l’autre côté se plaça une caste, à laquelle fut donné le nom de Nisarian ; ce sont eux qui combattent avec le courage des lions, qui brillent à la tête des armées et des provinces, qui ont à défendre le trône du roi, et à maintenir la gloire que donne la bravoure. Sache que la troisième caste