Page:Fléchier - Les grands jours d'Auvergne en 1665, 1856.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

obligé, il délie sa chaîne et ne la rompt jamais avec éclat, et se venge de l’injustice qu’on lui fait, non pas par la colère ou par la haine, mais par une profonde indifférence.

Voilà, mademoiselle, quelles sont les mœurs et les habitudes de notre Ami. Si la peinture que je vous en ai faite répond à l’idée que vous en aviez, je ne me repentirai pas de vous avoir obéi : sinon, tenez-vous-en à l’image que vous vous en êtes formée vous-même, et laissez à votre cœur le soin de vous le représenter avec les qualités que vous lui souhaitez. Surtout faites-lui, je vous prie, un secret de cet écrit que je vous envoie. Tenez toujours un voile tiré sur son portrait, et ne me brouillez pas avec un homme qui rougit de ses vertus comme de ses défauts, et qui faisant parler les autres de son mérite, n’en parle lui-même jamais.