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MEMOIRES

SUR LES

GRANDS-JOURS D’AUVERGNE

EN 1665.

Lorsque nous fûmes arrivés à Riom 1 , nous commençâmes à nous reposer et à nous louer de notre voyage. Nous y fûmes si bien reçus par le lieutenant général 2 , et nous fûmes logés chez lui avec tant de propreté et même de magnificence, que nous oubliâmes que nous fussions hors de Paris. La ville n’est pas de grande étendue, mais elle est fort agréable et fort riante ; elle n’est pas fort percée, mais les rues en sont fort larges et les maisons y sont d’assez belle apparence. Le monde n’y est pas si riche qu’à Clermont, mais il y est beaucoup plus civil et plus poli. Il y a une certaine jalousie entre les habitants de ces deux villes, qui fait qu’ils n’ont pas grand commerce ensemble , quoiqu’ils ne soient qu’à deux lieues les uns des autres ; mais on peut dire que ceux de Riom sont les plus zélés , et qu’ils ont une tendresse et une piété pour leur patrie , qui approche fort de celle qui faisoit une partie de la religion des anciens. Ils 1 . Les commissaires des Grands-Jours arrivèrent à Riom le 23 septembre 1665. Voy., sur ces commissaires, Y Appendice, n n ! I et III. 2. Il y avait à Riom un lieutenant général de la sénéchaussée, qui s’appelait Amable Blich de Veausse , et un lieutenant criminel nommé Paul Chabre. Ce fut chez ce dernier que loprea M. de NCvion. président des Grands-Jours.

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