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c’est d’aller passer toute ma vie dans un vieux château en ruines, au bord de la mer.

Tout à toi, mon ami.

Pardonne-moi l’ennui que ma lettre t’a procuré ; la maladie est contagieuse.


34. AU MÊME.
[Rouen, 13 septembre 1839.]

Si j’ai tardé à t’écrire, tu vois que je m’empresse de réparer mon inconcevable insouciance ; arrive donc ici, ange du mal dont la voix me convie… Que tu en auras à me dire de toutes les façons, de toutes les couleurs possibles !

Achille est en Italie avec sa femme. Il est parti depuis le 20 juin, et maintenant il doit être à Rome. Il a déjà vu le midi la France, Gênes, Pise, Naples. Il sera de retour vers le 15 octobre, mais je crois que tu as oublié ce que je t’écrivis, car il me semble drôle que je ne t’en aie pas encore parlé ; au surplus, c’est bien possible. Quant à moi, je t’attends. J’ai lu depuis le commencement des vacances deux volumes de Ch. Nodier, de l’Eschyle, un volume d’antiquités de Mr de Caumont. Je lis maintenant de Maistre et un roman de Charles de Bernard ; tout cela ne fait pas beaucoup. J’ai écrit, il y a une quinzaine de jours, un conte bachique[1] assez cocasse, que j’ai donné à Alfred. Mais si je ne te le lis que plus

  1. Les Funérailles du docteur Mathurin ; Voir Œuvres de jeunesse inédites, II, p. 121.