Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 1.djvu/146

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moins blancs que la terre du no 17, celui que les amateurs choisissent de préférence.

Adieu, écris-moi, maistre Barthole.

Alfred te présente ses civilités, respects, très humbles salutations, congratulations, compliments, et ego sic.


57. AU MÊME.
[Rouen, 15 mars 1842.]

Comment, vieux bâtin ! Dans quel état un homme comme toi est-il réduit ! Calmez-vous, brave homme, calmez-vous ! Au lieu de tant faire du droit, faites un peu de philosophie, lisez Rabelais, Montaigne, Horace ou quelque autre gaillard qui ait vu la vie sous un jour plus tranquille, et apprenez une bonne fois pour toutes qu’il ne faut pas demander des oranges aux pommiers, du soleil à la France, de l’amour à la femme, du bonheur à la vie. Je t’écris tout de suite et je voudrais bien te faire passer un quart d’heure de gaudysserie et t’épanouir la face par une lettre un peu salée et furibonde. Tu m’as l’air d’un homme tout à fait bas.

Un être absurde, un mort qui se réveille, un bœuf, un hidalgo de la Castille vieille ; pour peu que tu continues, tu deviendras comme Tasso que « j’ay veu à Ferrare en si piteux estat, survivant à soy-mesme, mescognoissant et soy et ses ouvrages ». Rappelle-toi uguernay, Bocher ! le voyage à Vernon […] ! Daubichon et autres imbé-