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DE GUSTAVE FLAUBERT.

ce qui n’est passé que d’hier ! Un beau jour, tu es parti à Paris ; moi je suis resté. Et puis te voilà maintenant en Corse à trois cents lieues de moi, au delà de la France et de la mer, nous voyant une fois l’an et à peine ! Et autrefois nous causions ensemble toute la journée.

Quand viens-tu ici, quand te retrouverai-je ? Écris-moi toujours. Ma pauvre mère aura bien du plaisir à te voir ; elle parle souvent de toi, elle y pense encore plus.

Adieu, mon vieil ami, je t’embrasse, ne m’oublie pas ; aime-moi toujours. Ton vieux.


119. À EMMANUEL VASSE.
Croisset, 12 août 1846.

Je vais réclamer de toi un service que tu me rendras, je suis sûr, avec plaisir, si cela est en ton pouvoir. N’as-tu pas la permission de prendre chez toi des livres à la Bibliothèque royale ? Tu sais que je m’occupe aussi de l’Orient, dans un tout autre but que toi, il est vrai. J’ai lu, en fait de poèmes indiens, tout ce que j’ai pu recueillir à Rouen de traductions françaises, latines et anglaises ; c’est pitoyable. On ne trouve ici rien du tout. Ne pourrais-tu pas demander pour toi et me l’envoyer l’Historia Orientalis de Nottinger, le Sabountala, drame indien, et les Pouranas ? Que la traduction de ces deux ouvrages soit latine, française ou anglaise, peu m’importe. Tu me ferais du tout un paquet que tu m’enverrais par le chemin de fer chez Achille, rue du Contrat Social, 33. Mais les