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DE GUSTAVE FLAUBERT.

une invitation pour venir avec nous. Pradier viendra demain nous embrasser à l’heure du départ, dans la cour des diligences.

J’ai été dire adieu à M. Cloquet. Il m’a promis, quand tu viendras à Paris, de te faire faire la connaissance de gens qui ont voyagé, pour en causer le plus possible.

Comme je crois que mon manuscrit de la Bretagne te ferait plaisir à avoir près de toi, il sera à la disposition de H[amard]. Tu t’adresseras à lui pour qu’il te l’envoie par un moyen sûr… Nous avons été tout à l’heure, Bouilhet et moi, voir au Louvre les bas-reliefs assyriens que Botta a rapportés de Ninive. Vas-y quand tu viendras ici ; cela te fera plaisir en songeant que j’en verrai de pareils. Tâche, pauvre vieille, de te mettre à ma place quand je serai en route ; songe aux belles choses que je vais voir, à toutes les gueulades que je pousserai. Il y a un danger que nous n’avons pas prévu, c’est que j’en revienne fou ; ce serait une bonne charge.

Adieu, pauvre vieille adorée. C’est demain que je pars. Dans 24 heures je roulerai ; tu n’auras donc pas de lettre avant la fin de la semaine (probablement), puis deux ou trois, puis de Malte, puis d’Égypte. Une fois en Égypte tu t’y feras ; elles arriveront régulièrement, sois-en sûre.

Quant à la Perse, ne t’en inquiète pas d’avance ; il sera temps d’y penser plus tard.

Adieu, mille baisers, pauvre mère, je t’embrasse de tout mon cœur. Ton fils qui t’aime.