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DE GUSTAVE FLAUBERT.

y a d’honnêtes gens dans la Presse, ou au moins prétendant l’être.

Et le drame de Madeleine, qu’est-ce qu’il devient ? Quand la lecture ? Quand la réception ? Vers quelle époque crois-tu qu’il sera joué ? Voilà surtout ce qui m’intéresse. Tu avais aussi d’autres plans dramatiques ; fais-m’en part.

Que je te plains du retour de l’officiel ! Après l’ennui de ne pas vivre avec les gens qu’on aime, ce qu’il [y] a de pis c’est de vivre avec ceux qu’on n’aime pas. Prends patience et détache-toi du contingent comme devant le Philosophe. Adieu, je t’embrasse. Où ? Eh bien ! sur le cœur.


209. À LOUISE COLET.

Entièrement inédite.

[Croisset.] Dimanche.

Je pars demain d’ici pour Rouen et je vous envoie cette lettre. Je dis vous car le tutoiement, à ce qu’il paraît, a passé de mode ; c’est vous qui le voulez. Je vous écris donc encore d’ici, sur ma table dégarnie, car tout est emballé et expédié. Il me reste une goutte dans mon encrier, une plume aux trois quarts rongée et une feuille de papier. J’emploie le tout à votre souvenir. Est-ce galant ? vous qui m’accusez d’être si rustre ! Après tout, vous prouvez par là votre bon sens et vous vous rangez à l’avis commun. Mais savez-vous, chère Louise, que j’ai été un peu choqué de la catégorie où vous me faites entrer dans votre dernière lettre, et choqué de deux manières : dans ma