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DE GUSTAVE FLAUBERT.

500. À JULES DUPLAN[1].
[Croisset] Samedi soir [11 octobre 1856].

Votre bonne lettre, que j’ai reçue ce matin, m’a causé un grand plaisir. Vous savez le cas que je fais de votre goût ; c’est vous dire que « votre suffrage m’est précieux » (style Homais). — Homais à part, je suis enchanté que la chose vous botte. Je voudrais bien que tous mes lecteurs vous ressemblassent !

Nous causerons de tout cela à la fin de la semaine prochaine. Venez chez moi, dimanche 19, à 11 heures selon la vieille coutume. Vous déjeunerez avec le philosophe Baudry.

La première lecture de mon œuvre imprimée m’a été, contrairement à mon attente, extrêmement désagréable. Je n’y ai remarqué que les fautes d’impression, trois ou quatre répétitions de mots qui m’ont choqué, et une page où les qui abondaient — quant au reste, c’était du noir et rien de plus.

Je me remets peu à peu, mais ça m’avait porté un coup ! Pichat m’a écrit pour me dire qu’il comptait sur un succès. On revient, mon bon on revient, — on change un tantinet de langage.

J’ai, cet automne, beaucoup travaillé à ma vieille toquade de Saint Antoine ; c’est récrit à neuf d’un bout à l’autre, considérablement diminué,

  1. Frère de Ernest Duplan, notaire de Flaubert, homme de goût, au sens artistique développé ; Flaubert faisait grand cas de son jugement littéraire.