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DE GUSTAVE FLAUBERT.

ne sont pas des chansons, mais des odes de Prud’homme), lus à l’audience, seraient d’un bel effet. Je vous recommande Ma Jeanneton, la Bacchante, la Grand’mère, etc. Tout cela est aussi riche de poésie que de morale. — Et puisqu’on vous accuse, sans doute, d’outrages aux mœurs et à la religion, je crois qu’un parallèle entre vous deux ne serait pas maladroit. Communiquez cette idée (pour ce qu’elle vaut ?) à votre avocat.

Voilà tout ce que j’avais à vous dire, et je vous serre les mains.

À vous.

555. À MADEMOISELLE LEROYER DE CHANTEPIE.
[Croisset, 23 août 1857.]

Dites-moi avant tout si je vous ai parlé d’Angélique Lagier que j’ai lu depuis longtemps et annoté en marge. Car je crains de vous récrire ce que je vous aurais déjà écrit ? Notre amitié commence à vieillir et il se pourrait faire que je rabâche. D’autre part, je serais désolé de ne pas vous dire sincèrement et très longuement le bien et le mal que je pense de ce remarquable livre. Vous croiriez peut-être qu’il m’a ennuyé et que je veux le passer sous silence.

Mais parlons de vous aujourd’hui et de vous seule.

Vous voyez bien que j’avais raison quand je vous disais qu’il fallait vous distraire. La visite d’un vieil ami a fait diversion à votre spleen. Au nom du ciel et de la raison surtout, laissez donc